samedi 7 mai 2011

Energie libre: partie 02 - conférence de Nikola TESLA il y a 120 ans - USA

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Tout d'abord, nous devons naturellement en savoir davantage, Qu'est-ce que l'électricité, et y a-t-il autre  chose qui ressemble à l'électricité?
Dans l'interprétation des phénomènes électriques, on peut parler d'électricité ou d'une condition, un état électrique ou un effet. Si l'on parle d'effets électriques il faut distinguer deux effets, s'opposant et se neutralisant les uns les autres,  dont l'observation montre que ces deux  effets opposés existent. Cela est inévitable, dans le milieu des propriétés de l'éther, nous ne pouvons pas exercer une contrainte, ou  produire un déplacement ou un mouvement d'aucune sorte, sans provoquer dans le milieu environnant d'effets équivalents et opposés.
Mais si nous parlons de l'électricité, comme d'une chose, nous devons, je crois, abandonner l'idée qu’il y aurait deux électricités, en ce que l'existence de deux choses identiques est hautement improbable. Comment peut-on imaginer qu'il pourrait y avoir deux choses, équivalentes en quantités, comme en propriétés, mais de caractère opposé, à la fois accrochées à la matière, à la fois s'attirant et se neutralisant complètement l'une l'autre?
Une telle hypothèse, bien que suggerée par de nombreux phénomènes, bien que plus facile à expliquer, est fort peu probable. S'il y a une chose telle que l'électricité, il ne peut y avoir qu'une seule chose du genre, et, l'excès ou le manque de cette chose , peut-être, mais plus probablement son état , en déterminent le caractère positif et négatif.
La vieille théorie de Franklin, bien incomplète, à certains égards, est, d'un certain point de vue, après tout, une des  plus plausibles . Pourtant, en dépit de cela, la théorie des deux électricités est généralement admise, car elle explique des phénomènes apparemment électrique d'une manière plus satisfaisante.
Mais une théorie qui explique mieux les faits n'est pas nécessairement vraie. Les esprits ingénieux inventent des théories à l'observation des faits, et presque tous les penseurs indépendants ont leurs propres opinions sur le sujet.

Ce  n'est pas dans le but de faire d’avancer une opinion, mais avec  le désir de mieux vous informer par certains des résultats, que je vais décrire, de vous montrer le raisonnement que j'ai suivi, les innovations que j'ai fait - que je me risque à exprimer , en quelques mots, les opinions et les convictions qui m'ont conduit à ces résultats.

Je souscris à l'idée qu'il y a une chose que nous avons pris l'habitude d'appeler électricité.
La question est : Quelle est cette chose? ou laquelle,  de toutes les choses dont nous connaissons l'existence , avons-nous  la meilleure raison de nommer  électricité?
Nous savons qu'elle se comporte comme un fluide incompressible; qu'il doit y avoir une quantité constante de celui-ci dans la nature, qu'elle ne peut être ni produite ni détruite, et, ce qui est plus important, la théorie électro-magnétique de la lumière et tous les faits observés nous enseignent que les phénomènes électriques et de l'éther sont identiques. Ainsi, de fait, l’idée suggère que l'électricité pourrait être appelé éther.
En fait, ce point de vue a, dans un certain sens, été avancé par M. Lodge. Son travail intéressant a été lu par bon nombre et beaucoup ont été convaincus par ses arguments.
Sa grande capacité et  la nature intéressante du sujet tiennent le lecteur en haleine, mais lorsque les impressions s'effacent, on se rend compte que nous avons affaire seulement à d’ingénieuses  explications. Je dois avouer que je ne peux pas croire en deux électricités, et encore moins dans un éther  doublement constitué.
Le comportement étrange de l'éther comme un solide en regard des ondes de lumière et de chaleur, et comme un fluide en regard du mouvement des corps à travers elle, est certainement expliqué de la manière la plus naturelle et la plus satisfaisante par la supposition qu'elle soit en mouvement, ce que Sir William Thomson a suggéré, mais indépendamment de cela, il n'y a rien qui nous permettrait de conclure avec certitude que, si un fluide n'est pas capable de transmettre des vibrations transversales de fréquence de quelques centaines ou milliers d’alternances par seconde, il ne pourrait pas être capable de transmettre de telles vibrations lorsqu’elles atteignent  des centaines de millions de millions par seconde.
Personne ne peut prouver qu' une machine à courant alternatif,  qui donne un petit nombre d'alternances par seconde, émettrait des ondes d'éther transversales ; à des perturbations aussi lentes, l'éther, si il est au repos, peut se comporter comme un fluide vrai.

Revenant au sujet, et en gardant à l'esprit que l'existence de deux électricités est, pour le moins, hautement improbable, nous devons nous rappeler que nous n'avons aucune preuve de l'électricité, ni ne pouvons espérer l'obtenir, si ce n’est sa présence dans la matière brute.
L'électricité seule, par conséquent, ne peut pas être appelé éther dans le sens large du terme, mais rien ne semble faire obstacle au fait d'appeler électricité l’éther associée à la matière, éther lié, ou, en d'autres termes,que la charge dite statique de la molécule est , en quelque sorte  , l'éther associé avec la molécule. En regardant cela sous cet angle, nous serions en droit de dire, que l'électricité est concernée dans toutes les actions moléculaires.

Maintenant, précisément ce qu’est l'éther environnant les molécules , en quoi il diffère de l'éther en général, ne peut être que conjectures. Il ne peut différer par la densité, l'éther étant incompressible, il doit, par conséquent, être soumis à des tensions ou en mouvement, et la dernière hypothèse est la plus probable.Pour comprendre ses fonctions, il serait nécessaire d'avoir une idée exacte de la construction physique de la matière, dont,bien sûr, nous ne pouvons former qu’une image mentale.


Traduction en langue française d'une conférence prononcée par Nikola TESLA devant l'American Institute of Electrical Engineers, au Columbia College, NY, le 20 mai 1891.

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